LE MOT DE M. BERTRAND COLLOMB, PRÉSIDENT D'ASTRÉE
A l'occasion de la Journée des Solitudes, M. Bertrand Collomb, Président d'Astrée, membre de l'Institut, Président d'honneur de Lafarge, a ouvert l'événement.
Extraits de l’intervention de M. Bertrand Collomb :
« Depuis 30 ans, chaque bénévole d'Astrée accompagne de façon personnalisée, dans le cadre de rencontres hebdomadaires et dans la durée des personnes en situation de fragilité.
Quelle est la caractéristique commune de ces personnes que nous accompagnons ?
Toutes évoquent la solitude. Si beaucoup d’entre elles subissent en effet une situation d’isolement objective, d'autres sont confrontées à des situations personnelles graves qui risquent de les y faire glisser. D'autres, enfin, ont le sentiment d’être complètement isolées alors même qu’elles semblent a priori entourées.
Ces personnes en souffrance, vous les connaissez. Vous les côtoyez même chaque jour.
Notre monde n’a jamais connu une telle intensité en matière de communications, on pense bien évidemment aux réseaux sociaux qui nous permettent aujourd’hui de nous découvrir en quelques instants des centaines d’amis, et nous sommes littéralement noyés dans un flux d'échanges de toutes sortes. Pourtant, dans le même temps, les chiffres montrent que les solitudes se développent. Elles touchent désormais toutes les catégories sociales et tous les âges.
Pour Astrée, rompre les solitudes, c'est savoir créer une relation à l’autre authentique, compréhensive et respectueuse de l'autonomie de la personne.
Ainsi, l'intuition de Gilbert Cotteau, fondateur d’Astrée, était que la bonne volonté ne suffit pas et qu'une formation à l’écoute et à l'accompagnement relationnel ainsi qu’un appui constant aux bénévoles étaient essentiels.
Face aux difficultés, les personnes seules perdent pied et n'ont plus la force et le recul nécessaire pour envisager ou s'approprier des solutions. En retrouvant une écoute et une possibilité de dialogue, tout redevient possible.
[…]
Si la solitude et la détresse sont souvent le lot des personnes âgées isolées, nous avons cependant rapidement fait le constat avec nos accompagnements que des personnes plus jeunes étaient aussi touchées. La moyenne d'âge des personnes que nous accompagnons est de 50 ans. Nous avons alors eu le sentiment, il y a quelques années, que la situation d’enfants ou d’adolescents ne devrait pas être oubliée.
[…] toutes ces actions ne peuvent pas être testées, améliorées et essaimées sans la présence à nos côtés de partenaires qui nous font confiance depuis plusieurs années. […] Je les remercie vivement.
[…]
Je tiens à vous remercier chaleureusement, vous, les intervenants des tables rondes qui avez accepté de venir témoigner aujourd’hui, pour nous aider à comprendre ce fléau des solitudes et aussi pour montrer que des initiatives originales, innovantes et essentielles portées par de belles associations contribuent à rompre les solitudes sous toutes ses formes. »