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Parole de bénévole - Nicolas


Bénévoles

"En échangeant avec des amis, j’avais pu faire le constat que l’écoute installait une relation bien plus profonde. D’ordinaire, on ne prend pas le temps de réellement écouter l’autre et nous stagnons dans des relations superficielles. C’est la raison pour laquelle, en 2015, j’ai recherché des associations où il était possible de vivre une relation d’écoute. C’est de cette façon que j’ai découvert Astrée. J’ai  très vite été séduit par le cadre de l’association et par sa formation.

Actuellement, j’accompagne Léa avec qui une relation véritablement vivante s’est construite. Cela fait maintenant un peu plus d’un an que nous cheminons ensemble mais elle n’est pas encore tout à fait prête à cesser l’accompagnement.

Elle est cadre supérieur d’une entreprise privée. Elle n’a ni amis, ni famille et d’une certaine manière sa vie se résume à son  travail. Malheureusement, son environnement professionnel lui est devenu toxique. En effet, son travail lui a été de plus en plus insupportable jusqu’au point de craquer nerveusement. Ainsi, après plusieurs périodes d’arrêts maladies et de reprises successives, elle a été déclarée en burn-out.

Léa est une femme vive, intelligente, pleine de ressources et qui s’exprime particulièrement bien.  Pourtant, malgré toutes ses qualités, son estime d’elle-même est quasiment nulle. Naturellement, sa situation professionnelle n’a fait que renforcer ce sentiment de dévalorisation, de dépréciation personnelle. Je perçois que l’intérêt que je lui porte la revalorise et la soutient. D’ailleurs,Léa  exprime qu’elle tient beaucoup à nos rendez-vous. A  tel point que  même en vacances nous poursuivons l’accompagnement par téléphone. Ainsi, l’année dernière, elle est partie faire une traversée de l’Atlantique à la voile. C’était une aventure de trois semaines, en huis clos avec d’autres skippers. Elle n’avait que quelques notions de voile. Alors je lui ai dit que je m’inquiétais pour elle, ce qui l’a vraiment touchée. Personne ne s’inquiétait jamais de là où elle allait. Au milieu de son parcours, elle m’a envoyé sa localisation afin de me dire où elle se trouvait.

L’accompagnement est comme un fil imaginaire auquel elle peut s’accrocher et d’où elle tire sa force. Il y a un lien qui dépasse le cadre des rendez-vous, qui lui montre qu’elle n’est pas seule.

Le soutien  de  nos conversations la fait aller mieux mais elle a encore besoin d’appui. Elle va finalement reprendre son travail sous la forme d’un mi- temps thérapeutique avec l’intention d’avoir une activité, d’être stimulée. Ne rien faire semble lui confirmer qu’elle ne vaut rien. Elle tire toute son estime de soi de sa valeur travail. Je lui souhaite de réussir à trouver l’équilibre qui lui permettra de s’investir en sachant mettre les limites, en sachant se protéger."



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